Neuroland-Art

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Tableaux d'une exposition (Conférences)

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  On m'a demandé de traiter des relations entre la peinture et la musique à l'occasion de cette nouvelle réunion du groupe des neurologues et des psychiâtres ; j'aurais pu vous parler d'Angelika Kauffmann, tiraillée ici entre ses deux talents, la peinture et le chant ; j'aurais pu céder à la facilité et partir de cette photographie de Man Ray pour vous divertir en cette fin d'après-midi.


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  Le souvenir m'est revenu, de l'oeuvre de Moussorgsky, intitulée les Tableaux pour une exposition ( pictures at an exhibition ). Lorsque j'ai découvert qu'après que Moussorgsky ait voulu illustrer les tableaux de son ami défunt Victor Hartmann, à son tour Kandinski s'était inspiré de la musique de Moussorgsky, je me suis convaincu d'avoir trouvé un filon fantastique : avec ce va et vient de la peinture à la musique, puis de la musique à la peinture. J'ai en fait découvert bien autre chose, très éloigné de ce battement de métronome. La réticence que j'éprouve depuis mon adolescence à l'encontre de l'idée d'âme slave est sortie renforcée et étayée par ce travail autour d'un musicien au destin singulier mais constamment préoccupé d'accéder à l'expression générale d'une notion mythique, la fameuse âme slave.

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Les Tableaux d'une exposition

(
Hartmann, Moussorgsky, Kandinsky )

ou

le mythe de l'âme slave

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    Poser dans l'atelier d'Ilya Repine (1844-1930) est un passage obligé pour toute personnalité slave pouvant prétendre à devenir l'objet d'un culte. Nous rencontrerons tout au long de notre exposé ce peintre qui s'il avait vécu en France aurait été affublé de l'étiquette de pompier.

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    Vous avez tous entendu au minimum des extraits de l'oeuvre la plus célèvre de Moussorgski, Boris Godounov. Boris chambellan d’Ivan le terrible  devient Tsar après avoir sauvagement tué l'enfant Dmitri épileptique, l'héritier légitime. Bien que Boris soit un gouvernant humain, le pays sombre dans le chaos et la pauvreté. Un jeune moine vagabond, Grigori, se fait passer pour Dmitri et réussit à épouser Marina, une femme noble originaire de Pologne qui déguise sa volonté de puissance en amour passionné. Après avoir convaincu le roi de Pologne de sa légitimité, le faux Dmitri convainc les Polonais d'envahir la Russie. Boris, frappé de culpabilité et hanté par des hallucinations, tombe dans la folie et meurt.

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    En 1852, à treize ans, Moussorgski entra à l’école des Cadets de la garde impériale. Son diplôme obtenu (1856), il rejoignit le régiment de la Garde qu'il quitta en 1858 pour se consacrer à la composition.

    A partir de 1863, suite à l'abolition du servage qui ruina sa famille, Moussorgski dut travailler en tant qu'employé administratif pour subvenir à ses besoins. L'insuccès que connurent ses oeuvres, sa situation difficile l'incitèrent à s'adonner à l'alcoolisme. Il mourut à l'hôpital militaire de Saint-Pétersbourg en 1881.

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    Il comptait parmi ses amis Viktor Hartmann,
né en 1834 à Saint Petersbourg, architecte et aquarelliste russe qui mourut brutalement en 1873 près de Moscou, d’une rupture d’anévrsme. Moussorgski l’avait vu peu auparavant et fut très affecté par cette disparition. Une exposition fut organisée par Stassov en hommage à Viktor Hartmann, et Moussorgski s’inspira des œuvres présentées pour composer ses Tableaux d’une exposition.

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    Moussorgski compose dans une période d’intense créativité une série de pièces musicales pour piano inspirées par une dizaine d’œuvres de Viktor Hartmann ; en 1928 c’est au tour de Vassili Kandinski de s’inspirer des tableaux pour une exposition. Il m’a semblé que ce va et vient, ce double echo de la peinture à la musique puis de la musique à la peinture pouvait nous donner à réfléchir sur le procédé de traduction d’un domaine dans l’autre.

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    Hartmann avait rencontré Moussorgski grâce à Vladimir Stassov, un critique d’art qui mettait en contact peintres et musiciens.

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    Cependant le véritable initiateur du mythe de l'âme slave appartient à la génération précédente : Mikhaïl Glinka (1804-1857), qui n'hésite plus, le peuple étant devenu vertueux depuis la révolution française, à affirmer : "c'est le peuple qui crée la musique, et nous sommes des arrangeurs à son service". On ne se débarrasse pas facilement du goût pour le servage, il suffit d'un trait de plume pour non pas le rejeter, mais le proclamer bien fort et en musique.

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quelques notes concernant les racines de la musique russe

Slava (Strokine)
Adolfe de Custine voyage en russie 1839
ligne mélodique dans les limites de la tierce, de la quarte, exceptionnellement de la quinte.
Développement de cette ligne mélodique : influence des chanteurs savants formés dans les villes ou les cours princières, qui introduisirent la note sensible, que dès le XVIIeme siècle, on appelait en Russie la note bleue

les chants populaires russes ne connaissent ni majeur, ni mineur, ni tonique, ni dominante, mais utilisent trois gammes de quatre tons
    dorienne (mi, fa, sol, la),
     lydienne (do, ré, mi, fa)
     phrygienne (ré, mi, fa, sol)

La présence du chromatisme dans une mélodie doit faire douter de l’authenticité d’un chant populaire russe, ou, du moins, de son ancienneté.

    Saint cyrille turovski, saint cyrille de turov, biélorussie, autodafés d’instruments de musique

Ces premiers chants étaient optimistes.
D’autres apparurent plus tard, hérités de l’oppression tatare longue de quelque deux siècles des complaintes dont la beauté musicale touche vivement une oreille occidentale et contribue à entretenir la légende de l’âme slave.

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    Caractéristique d’ensemble de la musique de Glinka et de ses successeurs : les rythmes, issus de la prosodie populaire, sont d’une totale liberté, de même que la mélodie qui s’y est adaptée ; il en résulte de fréquents changements de mesure à l’intérieur d’un même morceau (comme chez Stravinski), ainsi qu’une prédominance des rythmes impairs.


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    Alexandre Sergueievitch Dargomyjski est né en 1813. En 1833, il fait la rencontre de Glinka et se décide а suivre ses pas. Les musiciens russes affiliés au groupe des cinq se sont réclamés d'un père sprirituel : Glinka et d'un parrain : Dargomyjski. Ce compositeur est l'auteur de très nombreuses pages parmi lesquelles se détachent surtout les opéras inspirés de Pouchkine : Rusalka composé entre 1845 et 1855 et Le convive de marbre achevé par Rimski-Korsakov et qui ne sera joué qu'en 1872 après sa mort. Dargomyjski se distingue de Glinka par la vigueur et le réalisme de sa musique. Il a été fortement inspiré par l'esprit français de compositeurs tels que Auver, Halévy, Meyerbeer... Les personnages de ses pièces sont autrement plus "crus" et plus "nature" que ceux de Glinka. Cet esprit se retrouve dans les opéras de Moussorgski (Khovanchtchina, Boris Goudounov). Il est aussi l'auteur de pièces orchestrales telles que Kazatchok et la célèbre fantaisie Baba Yaga.

   

    Anton Rubinstein, (qui écrira à propos de lui-même : « Les russes me qualifient d'allemand, les allemands de russe, les juifs de chrétien et les chrétiens de juif. Les pianistes me considèrent comme un compositeur, les compositeurs comme un pianiste, les classiques comme un moderne, les modernes comme un réactionnaire. Ma conclusion est que je ne suis qu'un pitoyable individu ») fonde le conservatoire de St Petersbourg ( son frère créera le conservatoire de Moscou) et la Société musicale russe ; cependant que Mili Balakirev créel’école de musique libre. Mili Balakirev partage l’aversion de Dargomyjski pour les Rubinstein et prend sous son aile Moussorgsky son cadet de deux ans ; rejoints par Borodine, César Cui un ingénieur musicien, et Rimsky Korsakoff. Borodine, fils naturel d’un prince caucasien, est chimiste et musicien ; il est l'auteur du Prince Igor et du morceau bien connu : dans les Steppes de l’Asie centrale.

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       Le groupe des cinq est protégé par une riche famille, les Purgold, chez lesquels ils se réunissent dans les grands occasions.

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    Devinez laquelle des filles Purgold épousera Rimski Korsakoff ?

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    On comprend mieux  à la lecture de ce bref condensé d'inanité, les réticences de Tchaikovski approché par Balakirev qui tente dela convertir au groupedescinquisme.

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    Caricature des frères Makowski : de gauche à droite, Balakirev en ours, Cui en renard, Stassov avec la trompette de Jericho sur laquelle est juché Victor Hartmann en singe, et le tambour de Babylone ( les deux surnoms de Stassov ) ; Borodine, Rimsky-Korsakov en crabe enlaçant Alexandra et Nadeschda Purgold, Moussorgski en coq.

    Von links nach rechts:ハ
Balakirew als B�r, Cui als Fuchs, Stassow mit der "Trompete von Jericho" und der "Babylonischenハ
Trommel" (beides �bernamen f�r Stassow), Borodin, Rimsky-Korsakow als Krabbe, die Alexandraハ
und Nadeschda Purgold umarmt, Mussorgsky als stolzer Gockel. Auf Stassows Trompete sitztハ
Viktor Hartmann in der Gestalt eines Affen.

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Caricature de César Cui, d'après la toile de Jean-Léon Gérôme intitulée " Ave César morituri te salutant"

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    Toile originale de Jean Léon Gérôme

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    Portrait de Tchaikovsky (1893) par Mikhail Kuznetsov [1850-1930]  ; collection de la Galerie Tretyakov à Moscou

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    Il comptait parmi ses amis Viktor Hartmann un peintre et architecte russe né en 1834 à Saint Petersbourg et qui mourut brutalement en 1873 près de Moscou, d’une rupture d’anévrsme. Moussorgski l’avait vu peu auparavant et fut très affecté par cette disparition. Hartmann avait rencontré Moussorgski grâce à Vladimir Stasov, un critique d’art qui mettait en contact peintres et musiciens.

  Viktor Hartmann - Виктор Александрович Гартман ; né le 5 Mai 1834 à St Petersburg, mort le 4 Aout 1873 à Kireyevo près de Moscou) était un architecte et un peintre russe d'origine germanique. Il était lié à la colonie d'Abramtsevo et au renouveau russe. Orphelin très jeune, Hartmann fut élevé dans la maison de son oncle, un architecte connu.  Il étudia à l'académie des Beaux-Arts de Saint Petersbourg et débuta dans l'illustration de livres. Il fit le projet du monument pour le millième anniversaire de la Russie à Novgorod, inauguré en 1862. La plupart de ses aquarelles et de ses dessins furent réalisées au cours de voyages entre 1864 et 1868. Il fut avec Ivan Ropet, l'un des premiers artistes à inclure les motifs traditionnels russes dans son oeuvre. Vladimir Stasov l'introduisit dans le cercle de Mily Balakirev en 1870, où il devint proche de Modeste Mussorgsky. Après sa mort, une exposition de plus de 400 de ses peintures ( dont la plupart sont aujourd'hui perdues ) fut organisée à l'Académie des Beaux Arts de Saint Petersbourg, en Février et Mars 1874.

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    La Société des ambulants : groupe de peintres engagés des années 1870-1900. S’opposant au conformisme coincé des peintres de l’Académie, les Peredvijniki  voulaient toucher le peuple en dépeignant des sujets réalistes, proches de leurs préoccupations, des scènes sociales, religieuses ou historiques ; avec en toile de fond un appel au patriotisme et au progrès. Parmi les plus connus, citons Ilya Repine (Les Haleurs de la Volga, Ivan le Terrible devant le cadavre de son fils), Vassili Sourikov (Le Matin de l’exécution des Streltsy, La Conquête de la Sibérie), Ivan Kramskoï et Nicolaï Gay (Le Golgotha).

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Peinture euphémistique

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Mermaids (Based on Night in May by Nikolai Gogol). 1871.
Oil on canvas. The Tretyakov Gallery, Moscow, Russia.


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  Le terme Streltsy ( ou Strelitz ) vient du mot "Strela" signifiant "Flêche", qui servait auparavant à désigner les archers. Les Streltsy étaient des soldats d'infanterie créés par le tsar Ivan IV dit Ivan le Terrible entre 1545 et 1550. Le statut de Streltsy se transmettait de père en fils. Ils constituaient la première infanterie de métier permanente en Russie. Après la tentative de coup d’état de Sophie (soeur de Pierre le Grand) en 1682 et leur révolte de 1698, Pierre le Grand dissout le corps des streltsys petit à petit jusqu'en 1720 (date de leur liquidation définitive).Ils étaient équipés d'armes à feu, de sabres et d'une hache à deux mains lourde et difficile à manier.

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After Prince Igor's Battle with the Polovtsy. 1880.
Oil on canvas. The Tretyakov Gallery, Moscow, Russia


После побоища Игоря Святославича с половцами

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1870

Fondation de Saint Petersbourg 1703 Pierre le Grand
Elisabeth
Catherine II
Guerre de Crimée : mort de Nicolas I
Soulèvements paysans
Abolition du servage par Alexandre II
Assassinat d’Alexandre II
Développement des groupes révolutionnaires

1887 : Guerre russo-ottomane

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Tchèques Dvorak
Berlioz
Saint Saens

En fait les Tchèques prennent fait et cause pour les polonais : en particulier un certain Friedreich Smetana ( 1824-1864) compositeur d’opéras et d’une pièce célèbre intitulée la Moldau

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    Ce mouvement que vous entendrez à plusieurs reprises, sous des arrangements divers, est censé évoquer la déambulation du compositeur, passant d’un tableau à l’autre dans une exposition.Ainsi poserai-je d’emblée la question de l’objet de la traduction musicale : mon but est d’identifier  la prétention du musicien : que veut-il représenter au juste ?

    Vous vous doutiez bien que j’allais trouver dans cette démarche ce que je m’évertue à exprimer tant bien que mal depuis bien longtemps : au début était l’action, dit Goethe ; ce qui est traduit n’est pas comme on pourrait le penser grossièrement, matière de sentiment ou pire de sensation ; mais la traduction est effectuée de mouvement à mouvement ;

Maurice Ravel par son orchestration force le trait russe

    Le liant n’est pas dans les descriptions musicales des tableaux, lesquelles forment un ensemble très disparate ; mais dans la promenade, dans le mouvement du visiteur de l’exposition, avec cette astuce qui nous fait sourire, l’invasion de la description du dernier tableau par le thème de la promenade ( du style çà urge )

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Chernom illustration pour une œuvre de Glinka

Stassov, le directeur du département des Beaux-Arts de la bibliothèque de Saint Petersbourg,  organise l’exposition Hartmann,

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Charrette de Doukhobors secte chrétienne soutenue par Tolstoï

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À l’époque de Moussorgski les polonais étaient dominés par les russes


Violents clairs-obscurs
Dans la première partie,  les cors alternativement forts et doux évoquent l’acoustique caverneuse des catacombes

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Dans un village de la campagne russe vivait une petite fille qui n’avait plus de maman. Son père, qui était déjà assez vieux, se remaria,mais il ne sut pas bien choisir. Sa nouvelle femme était méchante, c’était une marâre. Elle détestait la petite fille et la traitait mal.- Comment faire pour me débarrasser de cette enfant ? songeait..la marâte.Un jour que son mari s’était rendu au marché vendre du blé, elle dit à la petite fille :- Va chez ma soeur, ta gentille tante et demande-lui une aiguille et .du fil pour te coudre une chemise.La petite fille mit son joli fichu rouge et partit.En route, comme elle était maligne, elle se dit :- J'irai d'abord demander conseil à ma vraie gentille tante, la soeur..de ma vraie maman.Sa tante la reçut avec bonté.- Tante, dit la petite fille, la nouvelle femme de papa m'a envoyée..chez sa soeur lui demander une aiguille et du fil pour me coudre..une chemise. Mais d'abord, je suis venue te demander, à toi, un..bon conseil.
Tu as eu raison. La soeur de ta marâtre n'est autre que Baba-Yaga,..la cruelle ogresse ! Mais écoute-moi : il y a chez Baba-Yaga un bouleau qui voudra te fouetter les yeux avec ses branches, noue un ruban autour de son tronc. Tu verras une grosse barrière qui grince et..qui voudra se refermer toute seule, mets de l'huile sur ses gonds...Des chiens voudront te dévorer, jette-leur du pain. Enfin, tu verras..un chat qui te créverait les yeux, donne-lui un bout de jambon.- Merci bien, ma tante, répondit la petite fille.Elle marcha longtemps puis arriva enfin à la maison de Baba-Yaga.Baba-Yaga était en train de tisser.- Bonjour ma tante.- Bonjour, ma nièce.- Ma mére m'envoie te demander une aiguille et du fil pour qu'elle me..couse une chemise.- Bon, je m'en vais te chercher une aiguille bien droite et du fil bien..blanc. En attendant assieds-toi à ma place et tisse.La petite fille se mit au métier. Elle était bien contente.
Soudain, elle entendit Baba-Yaga dire à sa servante dans la cour :- Chauffe le bain et lave ma nièce soigneusement. Je veux la manger..au dîner.La petite fille trembla de peur. Elle vit la servante entrer et apporter des bûhes et des fagots et de pleins seaux d'eau. Alors elle fit un grand effort pour prendre une voix aimable et gaie et elle dit à la servante :- Eh ! ma bonne, fends moins de bois et pour apporter l'eau, sers-toi..plutôt d'une passoire !Et elle donna son joli fichu rouge à la servante.La petite fille regardait autour d'elle de tous les côtés. Le feu commençait à flamber dans la cheminée. Il avait beau être un feu d'ogresse, sa flamme était vive et claire. Et l'eau commençait à chanter dans le chaudron, et bien que ce fût une eau d'ogresse, elle chantait une jolie chanson.Mais Baba-Yaga s'impatientait. De la cour, elle demanda :- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?- Je tisse, ma tante, je tisse.
Sans faire de bruit, la petite fille se lève, va à la porte...Mais le chat est là, maigre, noir, effrayant ! De ses yeux verts il regarde les yeux bleus de la petite fille. Et déjà il sort ses griffes pour les lui crever. Mais elle lui donne un morceau de jambon cru et lui demande doucement :- Dis-moi, je t'en prie, comment je peux échapper à Baba-Yaga ?Le chat mange d'abord tout le morceau de jambon, puis il lisse ses moustaches et répond :- Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba-Yaga va te..poursuivre en courant. Colle l'oreille contre la terre. Si tu l'entends..approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours,..colle encore l'oreille contre la terre, et quand tu l'entendras sur la..route, jette le peigne et tu verras !La petite fille remercia le chat, prit la serviette et le peigne et s'enfuit.Mais à peine hors de la maison, elle vit deux chiens encore plus mai-gres que le chat, tout prèts à la dévorer. Elle leur jeta du pain tendreet ils ne lui firent aucun mal.
Ensuite, c'est la grosse barrière qui grinça et qui voulut se refermerpour l'empêcher de sortir de l'enclos. Mais comme sa tante le luiavait dit, ellelui versa toute une burette d'huile sur les gonds et la barrière s'ouvrit largement pour la laisser passer.Sur le chemin, le bouleau siffla et s'agita pour lui fouetter les yeux.Mais elle noua un ruban rouge à son tronc, et voilà que le bouleau la salua et lui montra le chemin. Elle courut, elle courut, elle courut.Pendant ce temps, le chat s’était mis àtisser.De la cour, Baba-Yaga demanda encore une fois :- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?- Je tisse, ma vieille tante, je tisse, répondit le chat d'une grosse voix.Furieuse, Baba-Yaga se précipita dans la maison. Plus de petite fille !Elle rossa le chat et cria :- Pourquoi ne lui as-tu pas crevé les yeux, traître ?- Eh ! dit le chat, voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne..m'as jamais donné le plus petit os, tandis qu'elle m'a donné du..jambon !
Baba-Yaga rossa les chiens.- Eh ! dirent les chiens, voilà longtemps que nous sommes à ton service, et nous as-tu seulement jeté une vieille croûte ? Tandis qu'elle nous a donné du pain tendre !Baba-Yaga secoua la barrière.- Eh ! dit la barrière, voilà longtemps que je suis à ton service et tu..ne m'as jamais mis une seule goutte d'huile sur les gonds, tandis..qu'elle m'en a versé une pleine burette !Baba-Yaga s'en prit au bouleau.- Eh ! dit le bouleau, voilà longtemps que je suis à ton service, et tu..ne m'as jamais décoré d'un fil, tandis qu'elle m'a parée d'un beau..ruban de soie !- Et moi, dit la servante, à qui pourtant on ne demandait rien, et moi,..depuis le temps que je suis à ton service, je n'ai jamais reçu de toi..ne serait-ce qu'une loque, tandis qu'elle m'a fait cadeau d'un joli..fichu rouge ! Baba-Yaga siffla son mortier qui arriva ventre à terre et elle sauta dedans. Jouant du pilon et effaçant ses traces avec son balai, elle s’élança à la poursuite de la petite fille à travers la campagne.

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La petite fille colle son oreille contre la terre : elle entend que Baba-Yaga approche. Alors elle jette la serviette, et voilà que la serviettese transforme en une large rivière ! Baba-Yaga fut bien obligée de s'arrêter. Elle grince des dents, roule des yeux jaunes, court à sa maison, fait sortir ses trois boeufs del’étable et les amène près de la rivière. Et les boeufs boivent toute l'eau jusqu’à la dernière goutte.Alors Baba-Yaga reprend sa poursuite.La petite fille est loin. Elle colle l'oreille contre la terre. Elle entendle pilon sur la route. Elle jette le peigne...Et voilà que le peigne se change en une forêt touffue ! Baba-Yaga essaie d'y entrer, de scier les arbres avec ses dents. Impossible ! La petite fille écoute : plus rien. Elle n'entend que le vent qui souffleentre les sapins verts et noirs de la forêt.Pourtant elle continua de courir très vite parce qu'il commençait à faire nuit, et elle pensait : " Mon papa doit me croire perdue.  »

Le vieux paysan, de retour du marché, avait demandé à sa femme :- Où est la petite ?- Qui le sait ! répondit la marâtre. Voilà des heures que je l'ai envoyée..faire une commission chez sa tante.Enfin, la petite fille, les joues plus roses que jamais d'avoir couru,arriva chez son père. Il lui demanda :- D'où viens-tu, ma petite ?- Ah ! dit-elle, petit père, ma mère m'a envoyée chez ma tante chercher une aiguille et du fil pour me coudre une chemise, mais ma..tante, figure-toi que c'est Baba-Yaga, la cruelle ogresse ! Et elle raconta toute son histoire. Le vieil homme était très en colère.Il roua de coups la marâtre et la chassa de sa maison en lui ordonnant de ne plus jamais revenir.Depuis ce temps, la petite fille et son père vivent en paix. Je suis passée dans leur village, ils m'ont invitée à leur table, le repas était très bon et tout le monde était content.

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Commémoration de l’attentat manqué en 1866 contre Alexandre II ;  il aura moins de chance en 1881 après avoir échappé à de multiples tentatives d’assassinat en 1866, 1867, 1873, 1879, 1880
Alexandre II signe l’acte de libération des serfs en Mars 1861 ( concernant 22 millions de paysans sur 76 millions d’habitants
Pacification du Caucase contre l’imam tchetchene Chamil

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Alexandre Serov, compositeur, est le père de Valentin Serov, peintre

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