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The Wreck Buoy de Turner (notre arc-en-ciel quotidien)

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Joseph Mallord William Turner (1775-1851) The Wreck Buoy, Liverpool National Gallery


    Turner dont il a été ici longuement discouru dans le chapitre concernant le déluge, est le plus prolixe des producteurs d’arcs-en-ciel de l’histoire de la peinture : plus de cinquante croquis, aquarelles, dessins, huiles sur toiles sont consacrés à ce sujet, le titre de l’œuvre attestant souvant de son caractère central. Les dernières années , tragiques, du peintre qui, vouant sa vie entière à son art, avait pourtant atteint le sommet de la célébrité très jeune, son pessimisme, confinant au désespoir, illustre les poèmes de Campbell consacrés aux sujets les plus noirs. L’année précédant sa disparition , il expose un dernier arc en ciel – nocturne, lunaire- dans Aeneas relating his story to Dido. vérifier

    Fils d’un barbier, ayant perdu sa mère très jeune, il apprit tout juste à lire avec son père, dessinant à la maison et exposant dès l’âge de treize ans ses premières œuvres dans l’échope paternelle. A quinze ans l’une de ses œuvres fut exposée à la Royal Academy et trois ans plus tard il emménagea dans son propre atelier. A vingt ans les éditeurs s’arrachaient ses dessins. En 1895/95, il s’employa à copier Cozen et il rencontra Girtin. Les deux artistes rivalisèrent dans l’acquisition d’une technique plus libre, renoncant à la base monochrome. Dès lors, cette technique constitue le plus important de son œuvre, sans abandonner pour autant l’aquarelle qu’il pratiqua surtout lors de ses voyages sur le continent. Il se fait connaître par la peinture d’histoire, assimilant les méthodes de composition des paysagistes classiques, Poussin et Claude Gelée.

    En 1802, à peine âgé de vingt-sept ans, il est nommé membre de la Royal Academy. Le traité d’Amiens (1802), lui permet de se rendre à l’étranger : il découvre la grandeur des Alpes et peut voir les innombrables œuvres d’art rassemblées à Paris par Napoléon. Il prend contact avec l’art français : David, Guérin et à son retour en Angleterre, il exploitera ses observations. En 1804, l’inauguration de sa propre galerie signe son assurance et sa réputation grandissante. Vers 1807, délaissant le paysage historique, il se tourne vers la peinture de scènes rustiques et travaille à de nombreuses études sur la campagne anglaise, proches des esquisses à l’huile de Constable. En fait, quasi simultanément, il maîtrise paysage classique et peinture d’histoire, tout en recherchant des effets de lumière par une très grande liberté technique qui le fera accuser d’incohérence.