Neuroland-Art

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Déchéance (À la Vache folle et au Mouton qui tremble)

Chose promise, chose due : Mick the Muschroom  tiendra désormais salon au comptoir de l'établissement qui sert de lieu de réunion à l'équipe de Neuroland-art : à la Vache folle et au Mouton qui tremble.

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    À peine apprenait-on le malheur abattu sur les ( les mots nous manquent : peut-on dire sans ridicule épaules ou dos d'un champignon ?) de notre ami Mick ( les allergiques aux allitérations devraient changer de rubrique, celle-ci en grouille ) que la rédaction de Neuroland-Art devait affronter une nouvelle épreuve. À la suite d'une dénonciation anonyme, l'établissement qui abrite nos rencontres comme un marigot d'Afrique de l'Ouest accueille les grands fauves, et nous garantit une éthanolémie jamais inférieure au gramme par litre, La vache folle et le mouton qui tremble, a été l'objet d'une inspection sauvage autant qu'inattendue, aucun anonyme ne fréquentant notre bistro. Avant de poursuivre, insistons sur le fait que règne au sein de la direction une atmosphère des plus délétères, les relations ordinaires étant fondées sur la détestation, le ressentiment, et la crainte. Une sorte de petite société à la mesure de la grande. Mais les conflits, les haines, les blessures d'amour-propre, les rancunes, dans l'adversité ont disparu en un clin d'oeil, pour faire place à une même indignation solidaire : car la sentence, sans appel, applicable dans l'instant, est effroyable : ce que nous dénommions non sans une certaine fierté notre bar, désormais ne sera plus qu'une buvette.

    Déchéance. Destitution. Dégradation. Nous cherchions dans le dictionnaire les mots les plus propres à définir notre nouvelle situation. Il y en a qui se sont fait Seppuku pour moins que çà, lancèrent les plus optimistes d'entre nous. Aux moins cultivés nous avons appris que ce mot signifiait Hara-Kiri mais que nous ne voulions pas d'un conflit supplémentaire avec un confrère beaucoup plus drôle que nous,
du journalisme écrit, dont les jours en revanche sont comptés. En une phrase nous apprenions aux plus jeunes l'esquive d'une plainte en diffamation, la flatterie qui coupe court à toute velléité de procédure, et malgré tout, parce qu'il ne faut quand même pas nous prendre pour des agneaux, le délectable in cauda venenum. Mais le Webmestre restait inconsolable. Dégringoler du bar à la buvette ... tomber du bar à la buvette ... sombrer du bar à la buvette ... égrenait-il dans un chuchotement plaintif ... Et lorsque l'un d'entre nous, un italien je crois, émis le substantif relégation, alors là nous crûmes à l'implosion : relégat toi-même, descendant des Borgia ! Car c'était faire injure à notre Webmestre que d'employer toute expression pouvant de près ou de loin lui rappeler le vocabulaire sportif.

    Or, tandis que nous critiquons vivement le tout est politique, en revanche nous ne protesterons pas lorsque l'on nous soutiendra que tout est sportif.
Comment voulez vous consoler le Webmestre avec un "Essuyer un revers, c'est pas la fin du monde" ? Avec un " L'important, c'est qu'on reste une équipe soudée"? Ou pire, "on va se retrousser les manches ?"

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     "Je n'aurais jamais dû dévorer tous les agneaux qui sont venus à notre marigot", gémit le Webmestre en quittant son tabouret.