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Ecce Homo

Ceux qui prirent pour devise : le franc suisse

Tandem on the Rocks

cette semaine :
ECCE HOMO

« Insouciant, moqueur, violent – ainsi nous veut la sagesse.
Elle est femme et n’aimera jamais qu’un guerrier. » Nietzsche



    Il y a des jours, comme aujourd’hui où j’ai du vague à l’âme et l’envie d’écouter Astor, mon sublime compatriote et néanmoins Argentin. Peut être est-ce la faute de son bandonéon… Sa seule musique contre toute la fureur du monde ? Vêtu de noir comme las locas de la Plaza de Mayo; les bras levés, par une sombre nuit au Prado, un «tres de Mayo» et précédé par « La Liberté guidant le peuple ».

    Je sors de ma torpeur, juste le temps de réaliser, qu’aujourd’hui c’est 1/3 de mes fêtes. Eh oui ! Trois fois par an c’est ma fête, seul mon Pancho ne s’en est pas souvenu!

    J’entends sur les ondes : "La femme" … "la journée de la jupe", oui mais laquelle, lesquelles ?

    Celle qui ne peut s’empêcher de lever un doigt vengeur ABA MA MAMMIA ! Celle pour qui le trafic du bois d’ébène est nécessaire à son spa et utile pour stopper la Barbarie, au bas de son immeuble, à grand coup de latte ?

La journée de la jupe pour celle qui s’est précipitée sur son guerrier afin de le déloquer et revêtir ses oripeaux, pour mieux porter la culotte ?

Natalia m’émeut en me racontant son parcours biélorusse, la peur d’énoncer la moindre critique ; le manque de nourriture ; les tentatives d’intimidation etc… Puis, me dit que je suis comme les autres, pas même informée sur la géographie…
- Minsk alors ! lui rétorque-je.

Dans la foulée, elle m’ordonne de lui recopier, mieux qu’avec mon écriture féline, lui dactylographier la phrase que je viens péniblement de créer dans un italiano proche du gallicisme, et ce, pour lundi ! »
-    « Goulag ou Goulash là est la question! »
-    Mes papilles ont choisi : « Niet de pain! »

Puis, c’est au tour de cette Wisigoth de m’intimer l’ordre d’ouvrir un autre compte bancaire pour y cacher mon ouzo! Surenchérissant : « Ces Grognards … de Grecs, ils nous ont bien eus avec leur Kultur, et leur truc là surplombant leur Kapital : Des nèfles que je leur donnerais ! Pas tüsche alle Zentralbank! Perzon ne tüsche à mes Bundes» Effectivement, pour ces derniers, personne n’en veut !

La même sensation m’ébranle quand je veux célébrer l’Abolition et qu’à la
cantine mes "pasionaria" scandent, devant les infos de plus en plus focalisées sur  la recrudescence des malheurs du monde en cette veille d’élections : « Coupez-lui les …  Laissez-le nous… nous occuper de sa résilience* ! (*traduction délibérée de la rédaction!) ». 

   
   


C’est justement dans les couloirs de mon bureau, que la fureur bat son plein. Depuis que mon Triumviral a été décoré, je suis tel le torero, sans banderillas, mais seule dans l’arène.
-    « Olé ! » m’exclame-je.
-    « Anda por alla, no me gusta torear ! » réaffirme-je, dans mon traje de luces.

Au vu de l’animal de course, 100 kilos au garrot, je ne veux pas louper ma
passe, même au prix d’un sévère !Lumbago !, et virevolte dans tous les recoins tel un danseur de !Mambo ! Ce n’est pas la promesse des IPP qui me répugne, mais je ne souhaite garder aucun stigmate au-delà de ma retraite, de plus en plus incertaine.

Puis, je me retrouve coincée, a la sombra, de l’évier, en train de dérouler la
muleta, pour m’essuyer les mains, déclamant :
-    « !Aïe Caramba! » L’Animal vient de m’éperonner, avec ses talons aiguille.
-    « !Olà que tal ! !Yo soy torero ! ?No ? » Paf ! C’est un coup de croupe dans mes côtelettas !

Vous comprendrez aisément que, grâce à ce nouveau MLF, je me sente plus
d’empathie envers Ovide, ses coreligionnaires et de leur long combat pour se rhabiller, bien qu’éloignée de ce monde interlope… N’ayant jamais été offusquée par aucune des publicités « Aubades pour un richard sinon rien », je me demande bien ce que ce mouvement a comme priorité ?

J’arrive sur notre terrasse !mal que bien ! Quelques miettes de croissant
difficilement conservées, durant tout mon périple, pour mon visiteur post-meridien.

    Mon nightingale querido m’attend en sifflotant : « Loco Loco Loco… c’est le nom qu’ils me donnent et qui veut dire fou … et dans ce monde où tous les hommes se croient debout, je suis le seul à me vanter de me traîner à tes genoux » et de traduire littéralement par : « Refusez toute forme de violence!»



Tandem on the Rocks



Date de création : 26/11/2011 : 17:46
Dernière modification : 29/01/2012 : 16:00
Catégorie : Tandem on the Rocks
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