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L’Embarquement des Pélerins au port de Delft


L’Embarquement des Pélerins au port de Delft

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    Robert WalterWeir (1803-1889) l’Embarquement des Pélerins au port de Delft, Hollande, le 22 Juillet 1620 ; 1843, Rotonde du Capitole, Washington

    Robert Walter Weir abandonna ses études de clerc à l’âge de 19 ans pour devenir peintre. Elève de John Wesley Jarvis et de Robert Cox, il étudia à Florence pendant trois ans, puis devint l’un des plus importants peintres d’histoire de la jeune Amérique tout en enseignant le dessin à l’Académie militaire de West Point. Le gouvernement dont le projet est d’illustrer l’histoire de la République Américaine lui commande L’embarquement des pélerins en 1843, au moment fort de la Conquête de l’Ouest, afin de compléter l’un des panneaux vacants de la Rotonde du Capitole.

    Des émigrants se sont rassemblés pour prier sur le pont du navire Speedwell qui doit les mener à Southampton. La plupart sont d’origine anglaise et appartiennent au mouvement « séparatiste » des chrétiens anglicans désireux de scinder l’Église et l’Etat, par opposition au mouvement « puritain », autre dissidence de l’anglicanisme, soutenant que l’Église pouvait être améliorée de l’intérieur. Certains parmi les séparatistes décidèrent d’émigrer dans les provinces hollandaise et s’installèrent à Amsterdam. Une centaine d’entre-eux à la suite d’un différent religieux partirent pour Leyde, mais leur activisme provoqua des tensions entre les autorités hollandaises et le pouvoir anglais.

    La vie n’était déjà pas simple pour un émigrant dans cette région certes riche mais surpeuplée. Employés aux travaux les plus rudes, enrôlés dans l’armée, embarqués comme marins, adultes et enfants survivaient dans les pires conditions. De surcroît les Hollandais ne respectaient par le jour du Seigneur ; au lieu de consacrer le Dimanche à la prière, ils festoyaient et s’amusaient. Menacés de perdre leur identité, les séparatistes de Leyde avaient trois issues : ceux qui restèrent virent leurs enfants s’intégrer à la société hollandaise. D’autres choisirent de rentrer en Angleterre. Enfin soixante-six affrétèrent un navire pour gagner le Nouveau-Monde. L’un d’entre-eux, un vieillard, porte une Bible ouverte où l’on peut déchiffrer  « Jésus-Christ ». L’arc-en-ciel que l’on aperçoit sur la gauche, hauban symbolique, signifie la présence divine bienveillante alors que les voyageurs s’en remettent à la Providence. D’autres tentatives de départ ont eu lieu qui échouèrent. Le temps de la prière sont abandonnés les armures, les casques et les mousquets qui serviront ultérieurement à exterminer leur lointain d’outre-océan. 

    La prospérité des Provinces du Nord, en particulier celle d’Amsterdam, attire des populations victimes dans leur propre pays de persécutions religieuses, d’ostracisme, ou de l’exploitation des manoeuvres ; mais aussi, des intellectuels victimes de censure ou menacés dans leur liberté d’expression ; enfin, des artisans et artistes venus chercher protection et fortune. Les uns s’incrustent, les autres doivent plier bagage et rentrer chez eux ou partir fonder un Nouveau Monde.

Date de création : 20/06/2008 : 07:51
Dernière modification : 06/10/2008 : 23:07
Catégorie : notre arc-en-ciel quotidien
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